Espace de sécurité ou espace sécuritaire ?
Quel espace de vie propose-t-on aux enfants ?
Je ne peux parler que de ce que connais, et ce que je connais le mieux, c'est le collège dans lequel je travaille.
Ce que j'observe c'est que les adolescents sont considérés et traités en ce moment comme des dangers sur patte. Et que cela légitime que l'on fasse d'un établissement scolaire un espace sécuritaire. Mais qu'aurait-on à redire à cela ? Il est nécessaire que les enfants soient protégés, en sécurité.
Entendons-nous bien, j'ai toujours cherché à faire de ma salle de classe un espace le plus sécuritaire possible. Que je m'explique sur ce que j'entends par là. Un espace de sécurité n'est pas :
- un espace de répression
- un espace de contrôle
- un espace de déni et de contrainte faite au corps
- un espace de non consentement
- un espace de violence au de n'importe quel bien commun
Mon espace de sécurité est un espace de bienveillance, de reconnaître qui je suis et d'accompagner chacun comme il est afin qu'il puisse accepter l'erreur voire l'errance, le cheminement, le fait de ne pas savoir.
Mon espace de sécurité est un espace de douceur où la parole et les mots qui circulent ne mettent pas à distance, à l'écart, ne rejettent pas.
C'est un espace d'arbitrage où les régles communes sont là pour permettre à chacun de s'exprimer sans se sentir rejeter. C'est un espace d'accueil de moi, de l'autre, de mes erreurs, mes écarts, mes limites
C'est un espace d'exploration des qualités, de la créativité de chacun, la mienne comme la leur. Avec le plus de vulnérablilité possible.
Ce que je décris là n'est pas un utopie toute faite que je cherche à imposer mais une vision globale qui s'invite pour nous englober dans un projet commun, une sorte d'horizon dont on peut toujours se rapprocher, en faisant des tours et des détours, en revenant parfois en arrière, puis en faisant des bonds immenses en avant.
Un espace où on ne peut pas tout le temps discuter de tout mais où on peut quand même dire beaucoup de choses, même sur le prof, où on peut interroger, douter et (me) faire douter. Et où je tente de trouver auussi ma place entre arbitrage, repli discret, interventionnisme nécessaire ou pas. Personne n'est parfait, ni eux, et surtout pas moi !
Avec toute la douceur qui est requise en ce moment,
Emma
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